Contexte
La Namibie est classée parmi les pays à revenu intermédiaire. Son revenu par habitant est néanmoins l’un des plus asymétriques au monde, avec 55% du revenu global pour 10% de la population totale. Le pays compte une population de plus de 2,6 millions d’habitants; 43% d’entre eux ont moins de 15 ans. La stabilité politique et la bonne gestion économique de la Namibie l’ont aidée à réduire la pauvreté.
Cependant, cela n’a été accompagné par la création d’emplois. Par conséquent, les inégalités socio-économiques héritées des années sous le régime de l’apartheid persistent, malgré des dépenses publiques généreuses consacrées aux programmes sociaux. 30% de la population active est au chômage. Les femmes et les jeunes sont les plus touchés, avec des taux de chômage se situant respectivement à 33% et 53% (pour les 20-24 ans).
Comme dans beaucoup de pays, la Namibie peine à répondre aux cas de violence contre les femmes et les enfants en raison du manque de travailleurs formés, de stratégies de réponse inappropriées ou d’une information insuffisante sur les droits de l’homme dans les communautés, entre autres causes.
La situation des femmes et des enfants est pire dans les quartiers informels où la fourniture de services et l’extension générale des services de protection des femmes et des enfants ne sont pas disponibles.
FXB en action
FXB Namibie a lancé son premier programme de développement économique et communautaire VillageFXB en avril 2018, en partenariat avec l’ONG locale Hope Initiatives SA Namibia (HISA Namibia), dans un bidonville proche de Windhoek : la circonscription de Tobias Hainyeko au sein de la communauté Kilimandjaro. Un projet complémentaire, visant à freiner les violences basées sur le genre et à protéger les femmes et les enfants, a lui été lancé en 2020. Un second projet VillageFXB a démarré en 2021.
Plus récemment, en 2023, FXB et HISA ont obtenu le soutien de la Commission européenne pour lancer un nouveau projet visant à accroître la participation des organisations de la société civile et des consortiums aux discussions sur l’égalité des sexes et l’inclusion des jeunes dans les zones périurbaines de trois régions de Namibie.
Dans les bidonvilles informels, l’accès à la propriété, aux services de base, à l’éducation, à la santé, aux services sociaux, aux transports ou autres services publics sont extrêmement limités, voire largement indisponibles. L’insécurité, les violences liées au genre, le chômage ou le manque de capitaux pour développer des projets économiques sont une préoccupation majeure. Par ailleurs, les activités de développement sont rares en raison du manque d’ONG et d’agences de développement désireuses de s’établir dans ces endroits non-sécurisés.
Les autorités nationales n’ont souvent pas les informations nécessaires sur ces communautés composées de migrants économiques et ne les intègrent ainsi pas dans la planification urbaine. Les personnes qui y vivent sont donc confrontées à de multiples défis, notamment la malnutrition, l’exploitation et l’insalubrité des logements. L’accès limité à des services tels que l’éducation, la santé et la protection sociale accentue encore leur vulnérabilité.