Contexte
Le Covid-19 a désorganisé tous les programmes de lutte contre les autres maladies, fragilisant encore davantage les plus vulnérables. Le nombre de nouvelles infections chez les femmes âgées de 15 à 24 ans est par ailleurs très élevé en Afrique subsaharienne. Elles sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hommes.
Notre action
L’objectif général du programme AMIEP (AIDS-Free Mentored Integrated Empowered Project) est de réduire le niveau de nouvelles infections par le VIH chez des filles, adolescentes et jeunes femmes à risque dans le district de Muhanga.
La population y est majoritairement jeune, avec une population féminine plus importante que la masculine. Si le taux d’alphabétisation et le niveau d’éducation sont en hausse, 19% de la population féminine n’ont aucune éducation et seulement 2.9% de la population féminine a terminé le niveau secondaire, contre 3.1% de la population masculine.
Les jeunes sont souvent désœuvrés, surtout depuis l’interdiction de la fabrication de briques et de tuiles en argile prise pour protéger les marais et l’environnement. La drogue et le petit banditisme représentent l’un des plus grands dangers pour les jeunes hommes alors que les jeunes filles ont souvent recours à la prostitution ou à des travaux informels pour survivre. Les grossesses précoces ou non désirées sont aussi nombreuses. La pauvreté influe sur cette probabilité qui va entraîner les jeunes filles dans un cercle vicieux : la maternité à un jeune âge compromet aussi bien leur réussite scolaire que leurs chances d’atteindre un potentiel économique futur décent.
Dans le cadre du projet AMIEP, la réduction des cas de VIH ne consiste pas uniquement en des activités liées à la prévention ou à l’amélioration des possibilités de dépistage. La cause de leur vulnérabilité au VIH étant systémique, il s’agit pour FXB d’adopter une réponse systémique également, en luttant de manière simultanée contre les facteurs biologiques, comportementaux et structurels, étroitement liés, qui engendrent cette vulnérabilité.
Ainsi, 700 filles, adolescentes et jeunes femme, âgées de 10 à 24 ans, seront formées de manière adéquate en santé sexuelle et reproductive et sensibilisées à la prévention du VIH. Elles apprendront à connaître leur corps, leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive et les choix qu’elle peuvent faire pour protéger leur santé ainsi que leur intégrité physique et morale. Elles apprendront aussi les comportements à risque, à repérer les abus (notamment les relations intergénérationnelles qui sont punissables au Rwanda, les violences basées sur le genre et/ou sexuelles, y compris celles exercées par un partenaire intime ou un mari), à refuser des relations sexuelles non désirées ou à négocier des relations sexuelles protégées pour se prémunir du VIH et autres MST et des grossesses précoces ou non-désirées à travers l’utilisation du préservatif. Le planning familial et la contraception seront également abordés,
Les plus jeunes vont reprendre ou poursuivre une scolarité primaire et secondaire. Elles seront encouragées à aller jusqu’au bout de leur scolarité et à poursuivre leurs études le plus longtemps possible. Il est prouvé que l’éducation contribue grandement à réduire les vulnérabilités au VIH.
Les adolescentes et jeunes femmes vont, elles, bénéficier d’une formation professionnelle ou agricole. Elles seront par ailleurs formées en matière de gestion de projet et de littérature financière et sensibilisées au développement d’une attitude entrepreneuriale. Elle rejoindront aussi des groupes AVEC (Associations villageoises d’épargne et de crédit) et seront aidées au démarrage d’une activité génératrice de revenus.
Ce programme est mené grâce au soutien de la Ville de Paris et à la Fondation Michèle Berset.